Fessenheim
Fessenheim (en alsacien : Fassana) est un site d’occupation humaine très ancien. Le lieu est situé en bordure de l’ancienne voie romaine reliant Bâle à Strasbourg, au point de contact entre la basse plaine alluviale du Rhin demeurée longtemps inondable et la terrasse caillouteuse du fleuve
Toponymie, armoiries & archéologie
C’est en l’an 762 que le village est mentionné pour la première fois, sous le vocable « Fetzenheim ». D’autres formes, suivront : « Fezinhaim (778), Vescenheim (1180), Vesseheim (1303). C’est à partir de 1619 que le village prend son nom actuel.
Les armoiries actuelles se blasonnent ainsi : d’azur au fer à cheval d’argent ajouré du champ, la coquille d’escargot posée en abîme tournée vers sénestre.
Les habitants sont les Fassamer Schnaka (escargots). Le gastéropode occupe d’ailleurs une place centrale dans le blason de la commune.
Histoire
Jusqu’au 20e siècle, rien ne différencie Fessenheim, village agricole de moyenne importance. En 1760, les terres labourables représentent 72% du finage, tandis que le bois seigneurial en couvre 17%. Les autres activités se réduisent à un moulin, une tuilerie, une scierie, un moulin à huile, etc.
La croissance de Fessenheim est liée à la construction du canal d’Alsace parallèle au Rhin, entre 1928 et 1959 et la mise en service de la centrale hydraulique en 1956 et de la centrale nucléaire de 1977 à 2020.
Industrialisation
Elle est récente bien que ses bases remontent au début du 20e siècle. L’utilisation de la force hydraulique du Rhin et le projet du canal d’Alsace remontent à la veille de la Première Guerre mondiale. Après 1919, la France a la jouissance exclusive des eaux du fleuve et entreprend les premiers travaux d’aménagement (usine de Kembs en 1932). La construction de la centrale hydraulique de Fessenheim s’achève en 1956 et le Président de la République française, M. René COTY, l’inaugure le 8 juillet 1957. Comportant quatre turbines verticales d’une puissance installée de 180 000 kWA sous une chute de 18,5 mètres, l’usine de Fessenheim est implantée sur un bief du Canal d’Alsace, deux écluses de 185 mètres de long sont accessibles aux automoteurs de fort gabarit (1 350 tonnes).
En 1967, le site de Fessenheim est retenu pour l’installation d’une centrale thermique nucléaire, dont les deux tranches d’une puissance de 750 MW à l’origine sont portées à 950 MW en 1970. La technique américaine PWR est adoptée à la place de la filière française initialement prévue. Les travaux débutent en juin 1970, mobilisant des centaines d’ouvriers et de techniciens et se poursuivent malgré les manifestations des opposants au nucléaire. Fessenheim 1, première tranche de la centrale, est mise en service en mars 1977 et couplée sur le réseau national en août 1977. La première tranche a été mise à l’arrêt en février 2020 et la seconde en juin de la même année.
Le pont transfrontalier sur le Rhin, construit par les collectivités locales (communauté de communes Essor du Rhin et communes badoises riveraines), inauguré par le Président de la République M. Jacques CHIRAC le 20 mai 2006, a ouvert de nouvelles perspectives pour Fessenheim et son bassin de vie.
Démographie
Année | 1793 | 1836 | 1866 | 1901 | 1921 | 1946 | 1954 | 1962 | 1975 | 1990 | 2016 | 2021 |
Population | 612 | 1006 | 935 | 637 | 634 | 639 | 1569 | 1311 | 1653 | 2000 | 2396 | 2359 |
Personnalités marquantes
Marc SCHELCHER / SCHOELCHER, né le 26 avril 1766 à Fessenheim, décédé en 1832 à Paris et fabricant réputé de porcelaines fines pendant la première moitié du 19e siècle.
Victor SCHOELCHER, fils de Marc SCHELCHER, né en 1804 à Paris, décédé en 1893 à Houilles (Yvelines). Républicain et anti-esclavagiste, il est sous-secrétaire d’État à la Marine et aux Colonies en 1848. Il met fin à l’esclavage dans les possessions françaises d’outre-mer en préparant le décret d‘abolition.
« Nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves » le 27 avril 1848.
Député de la Martinique et de la Guadeloupe, il est banni en 1851 suite à son opposition au coup d‘état du 2 décembre mené par Louis Napoléon Bonaparte. Réfugié à Guernesey, tout comme son grand ami Victor HUGO, il ne cesse de lutter pour le rétablissement de la République dans sa patrie.
Décédé en 1893 à Houilles, Victor SCHOELCHER est inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris. En 1949 ses cendres sont transférées au Panthéon en même temps que celles de Félix ÉBOUÉ, autre grand serviteur de la nation française.
La commune de Fessenheim est jumelée avec la ville de Schœlcher en Martinique. La famille SCHŒLCHER étant issue de Fessenheim, la cité lui rend hommage à travers l’espace Victor Schœlcher, son œuvre.